Réflexion équestre : l'auto-entreprise dans la filière équine ... esclavage moderne ?

Publié le par Arazzi

Réflexion équestre : l'auto-entreprise dans la filière équine ... esclavage moderne ?

Il est reconnu qu'actuellement beaucoup de personnes sont en auto-entreprise dans notre filière, entendez micro-entreprise, puisque le terme à changé, mais le statut non ... 

Alors un petit "grincement" comme ça fait longtemps que j'en ai pas fait, et surement le premier d'une petite série de réflexions, un peu grincheuse sur notre filière ... 

Coup de gueule ! 

Que fleurisse les jeunes ou moins jeunes qui se déclarent indépendant dans le secteur ... certains ne sont même pas déclarés, d'autres le sont car c'est simple, mais n'ont pas d'assurance et après il y a le tarif ! 

La loi est claire, un auto-entrepreneur  : 

Il ne doit pas prendre un poste qui pourrait être pris par un salarié, à savoir dans tous les cas un poste de plus de 26h/sem : voir les dispositifs de la loi, donc NON vous ne pouvez faire 35 heures dans la même structure avec un seul client. 

Il se doit d'être dans tous les cas plus cher qu'un salarié, c'est à dire que NON 11 euros de l'heure c'est pas moins cher, vous devez bien comprendre que votre revenu net doit être majoré du % d'ursaff, des frais de déplacement, des frais d'assurances, de la précarité, ... 

Il ne peut faire que ce qu'il a déclaré comme activité : NON le travail du cheval n'est pas de l'enseignement sans structure ni location d'équidé !!!!! Le travail du cheval en plus dépend en réalité de la MSA, qui ne reconnait pas le statut d'auto-entreprise, ça serait trop simple, il faut donc créer une autre structure comme cotisant de solidarité, avec d'autres charges et d'autres obligations ! Un SIREN et deux SIRET c'est possible. 

Il ne peut pas faire une activités par ce que son assurance le couvre ! NON ce n'est pas par ce que dans le pack d'assurance on vous vent une couverture "travail du cheval" que légalement vous pouvez faire cette prestation ! Ne confondez pas le statut juridique légal et le balbla des assurances. 

Il doit rester maître de son activité : vous n'avez un patron, vous avez des clients !!!!! NON vous ne passez pas un entretien d'embauche, vous faite une visite de futur client, NON on en peut vous imposer la liste des chevaux/poneys mis à votre disposition, le contenu des cours et leur déroulement !!!! Et vous êtes uniquement enseignant, donc pas de fourche, pas de balais ... 

En cas d'activité de palefrenier, vous ne pouvez que curer les boxes, vous ne devez pas toucher le cheval, ni pour le sortir au paddock, ni lui changer une couverte, ... etc, se sont des soins, de la valorisation, ... donc MSA ! 

 

Bref, j'en ai marre de voir des structures pro imposer à des jeunes de se mettre en auto-entreprise pour être payé à coup de lance pierre l'équivalent d'un net horaire salarié, alors qu'ils n'ont plus d'assurance à payer ni de charges patronales et les considérer comme des salariés leur imposer, horaires, jours de repos, mode d'enseignement, ... etc.

D'après les derniers mois, et les commentaires que j'ai vu, il est fort probable que rapidement cette profession qui est à la base un enseignement à titre individuel pour du perfectionnement, souvent à domicile ou en écurie privé, se voit interdire pour trop d'abus sur du salariat dissimulé. 

Petite réflexion complémentaire le moniteur en auto-entreprise : 

_ n'a pas de droit maladie, t'es malade tu bosses pas ? tu gagnes rien ! Sauf à avoir souscrit une assurance complémentaire hors de prix, qui fonctionne pas toujours .... 

_ n'a pas de droit chômage, tu arrêtes pour raison xyz ... tu n'as pas de droit chômage, démerde toi ! 

Alors si vous entrez dans le milieu équestre par cette voix faites bien attention : 

_ vous êtes le patron : vous imposez vos horaires, vos jours de repos, vos vacances.

_ vous êtes le patron : vous imposez vos tarifs.

_ vous êtes soumis à plein de réglementations : vous devez les connaitre et les respecter. 

L'auto-entreprise c'est quoi ?

C'est avant tout un statut légal. Une déclaration faite qui vous donne un siret après avoir rempli des cases pour déterminé dans quel secteur vous allez bosser. 

En gros vous avez une activité principale, qui détermine votre CFE : profession libérale, artisan, commercial, agricole, ... etc. De là vous avez un % de prélèvement sur votre Chiffre d'Affaire. Vous pouvez dépendre de plusieurs CFE, puisque vous pouvez faire des activités différentes. Vous déclarerez alors mensuellement ou trimestriellement votre chiffre d'affaire pour chaque activité.

Avantages : 

  1. Vous gagnez rien : vous payez rien. 
  2. Vous êtes votre patron. 

Soucis : 

  1. Vous ne pouvez rien déduire : matériel, frais de déplacement, ... 
  2. Vous n'avez pas ou peu de prestation sociales (merci RSI), vous cotisez pas pour el chômage, ... etc. 

Bref, c'est un statut précaire au possible ... Mais pour ceux qui veulent de la liberté sans pouvoir / vouloir monter une structure complète, ça permet au moins d'être en règle. 

Dans la filière équestre ? 

Fleurissent actuellement, les moniteurs indépendants, les palefrenier, prestataires de services, etc ... 

Et alors ?? 

Qui fait quoi et qui dépend de quoi ? 

Enseignement sans location d'équidé, ni structure : URSAFF, profession libérale en auto-entreprise.

Cela veut dire que l'enseignant n'a pas le droit d'enseigner chez lui (ou sur une location de structure), qu'il ne peut enseigner sur ses propres chevaux, ou des chevaux qu'il loue lui même. 

Le Travail, la valorisation du cheval : MSA, cotisant de solidarité ou entreprise individuelle.

Vous devez avoir un statut légal, même si vous ne montez pas chez vous. 

Entretient de structure : URSAFF

Vous ne devez pas toucher aux chevaux !!!! Juste faire l'entretien matériel des boxes. 

 

Avis à ceux qui sont pas content ! 

Je vous rappelle aussi que dans le cas d'un enseignant vous êtes soumis à des obligations tel que : 

  • diplômes : BPJEPS, DEPJPS, BEES, ....
  • carte professionnelle.
  • Assurance professionnelle.
  • Numéros SIRET. 

Pour ceux qui ont lu cet article, et qui souhaite avoir les services d'un indépendant pensez à bien contrôler les obligations ci dessus, et pensez aussi que vous serez un client, même si vous êtes une entreprise professionnelle. 

Pour aller plus loin ... Je vais encore me faire des amis ... même pas peur ! 

Le laxisme de la filière et la façon de profiter de tous les jeunes qui sortent trop nombreux des écoles de formation après 10 mois d'études ne font qu'encourager la morosité d'une filière en péril. 

Dans certaines filière, il faut un certains nombre d'années de salarié afin d'obtenir le droit de se mettre à son compte, ce serait une bonne chose à mettre en place. 

Dans certaines filière, il faut une formation minimum comptable pour se mettre à son compte ... 

Il ne faut pas confondre patron et client, celui qui décide c'est celui qui paie les charges ! Certains abuse du système et vont le faire courir à perte. 

La FFE : pas de contrôle et j'encaisse ... n'aide pas la filière à assainir de ces pratiques.

Il y a aussi tous ceux qui sont pas déclaré ou pas en règle ... mais ça c'est pour le prochain article ! 

 

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S
Bonjour arazzi,<br /> Il y a beaucoup de vérité et beaucoup pessimiste dans votre article.<br /> Vous avez raison sur le fait qu'il faut prévenir et informer nos jeunes de ce status la. En revanche c'est un très bon status quand il est bien utiliser.<br /> C'est dommage car vous appuyer beaucoup sur les points négatifs mais pas assez sur les avantages ou il n'y a que 2 lignes....<br /> L'avantage c'zst qu'en effet l'auto entrepreneur est son propre patron donc si ça se passe mal avec son client (centre équestre ou écurie) il peut lui dire au revoir quand il veut. Mais ça ne serai pas l'avantage du centre equestre de malmené l'auto entrepreneur car celui ci peut partir avec les clients du centre equestre.<br /> L'autre avantage c'est que le centre équestre peut prendre une autre personne plus facilement et librement. Vous parlez beaucoup du côté salarié et pas assez côté employeur. Eh oui ! Combien de centre équestre ou écurie ont employé des jeunes (ou moins jeune) investissant beaucoup de leur trésorerie espérant que celui allait l'aider dans ces tâches quotidienne et que celui au contraire n'avait aucune volonté à persiste dans le métier. Résultat cela a coûte très chère au centre équestre, l'employeur est dégouté de ne plus prendre de salariale du à la lourdeur administrative et des coûts, et le jeune dégouté et déroute par ce beau métier. Dommage tout ça....<br /> <br /> Des frustrations employeur--salarié c'zst reccurente dans la filière équine et le status auto entrepreneur est une bonne alternative pour palier à ce problème la.<br /> <br /> Cependant en effet un auto entrepreneur ne doit pas remplacé le planning d'un salarié il est la pour completer l'activité du centre equestre et justement le fait qu'un auto entrepreneur aille dans plusieurs centres équestres va l'enrichir dans ces compétences, il va voir pleins de façon différentes de savoir faire, pour un passion c'est tout juste génial.<br /> <br /> Un autre avantage d'être auto entrepreneur, c'est la liberté. Et oui la libéré d'entreprendre, la liberté d'avoir u' dialogue ouvert et constructif avec son client et surtout la liberté de pouvoir créer des choses utilisa à la filière.<br /> <br /> Je ne suis tout à fait d'accord quand vous dites qu'il faut imposer ces horaires et ces vacances. Quand on est à son compte)(et c'est comme ça dans tous les domaines), il y a par moment il faut faire en fonction des demandes du client final. A savoir qu'un coût le mercredi à 14h ne peut pas être à 15h si le client final ne peut pas monter à 15h.... On peut pas prendre 3 semaines de vacances au mois de juillet alors que l'on sait qu'il y a tous les stages (si jamais vous avez 3 semaines de vacances en pleins mois de juillet et que vous bossez dans la filière équine de loisir surtout ne changer pas d'entreprise :D).<br /> <br /> L'avantage de ce status pour la filière équine c'est que du à la facilité de gestion entre l'auto entrepreneur et le centre équestre / Écurie, cela permet de créer du travail pour tout le monde, à certain de gagner plus d'argent (dans les 2 parties), et permet de relancer une nouvelle économie.<br /> <br /> En revanche vous avez tout à fait raison sur le fait qu'il faut faire attention aux centres équestres qui malmene les personnes trop naïve, si vous sentez qu'un centre équestre vous impose des conditions trop stricte et autoritaire fuyez vous avez le choix, même si vous êtes dans une période où nous n'avez pas de sous, tampis allez prospecter ailleurs, un peu plus loin si possible, vous finirez toujours par trouver quelque chose qui vous correspond, chaque couvercle à son pot comme on dit :)
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S
Bonjour, <br /> Le pessimisme était à la date de l'écriture, forcée de voir que pas grand chose n'a changé et que bien trop souvent les jeunes se font exploités ... quand on annonce un moniteur indépendant à 10 euros de l'heure en collectif et 15 euros en cours part, je me dis que quelques cours de gestion comptable et financières seraient bien vu en formation ! <br /> Les pots sont bien moins nombreux que les couvercles dans la filière, et ce malgré l'écumage ... mais vous oublié un point précis qui est la réglementation administrative totalement floue du secteur voir totalement opaque entre URSAFF et MSA et qui fait quoi ! <br /> Pour le moment, hors pessimisme, j'ai vu plus d'auto-entrepreneurs exploités ... c'est un constat. <br /> Pour ma part, après quelques années, j'ai retrouvé un post salarié ... ne jamais dire jamais ... <br /> Cordialement,
D
Bonjour cela fait quelques jours que je recherche sous quel statut pourrait se mettre mon fils qui après quelques années de salariat aimerait se mettre à son compte en tant que cavalier dresseur plus coach il peut louer des boxes dans une écurie le problème c’est sous quel statut ça paraît très compliqué créer 2 micro entreprises une de dressage mais j’ai l’impression que ce n’est pas autorisé et une d’enseignement ? ou le dressage pour la msa et micro entrepreneur pour enseigner bref ou se renseigner précisément? En tous les cas c’est un métier compliqué si l’on veut être à son compte sans être propriétaire d’ecurie
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A
Bonjour, <br /> MSA, du moment qu'il y a une structure la question se pose pas, en propriété ou en location.
M
Bonjour,<br /> <br /> Vous n'évoquez que le statut d'auto entrepreneur dans votre article et c'est bien dommage!<br /> Il existe un énorme "flou artististique" à ce sujet et même les organismes spéciaux (msa, chambre agri..) ne savent pas vraiment qui dépend de quoi. <br /> Je me suis installé palefrenier indépendant en Août 2017 après plus de 15 ans d'expérience dans l’élevage équin dans 5 pays différents. Il se trouvent que dans l'état actuelle des choses je ne pourrais jamais être salarié dans un haras français au vue des conditions de travail et des salaires proposés.<br /> J'ai donc opté pour une SASU de prestations de services de palefrenier/assistant d'élevage qui proposent donc des prestations diverses (manipulation et soins aux chevaux, assistance aux saillies, assistance au transport, entretien des structures...), je ne fais pas de "dressage" et au final c'est le seul mot à ne pas utiliser. Certes les cotisations retraites et sociales y sont bien plus conséquentes mais tout ceci me permet de travailler où je veux, quand je veux, pour qui je veux et surtout à mon tarif!<br /> Il serait temps de convenir d'un même statut pour tout le monde! <br /> Messieurs, dames de la MSA? Il est temps de se réveiller et de s'apercevoir que le marché de l'emploi dans la filière est en pleine mutation!!! Car nous on bosse les dimanches et les jours fériés!!!<br /> Alors réformez le statut de palefrenier indépendant afin que personne ne profite abusivement d'une main d'oeuvre jeune et naïve!!!! Et que les gens expérimentés et compétents puissent travailler en toute légalité!
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A
Bonjour, j'en suis bien consciente, d'un autre côté le titre parle bien que de l'auto- entreprise, devenu micro-entreprise.
B
Bonjour Arazzi<br /> Je pense comme vous qu'il faut mettre en garde les personnes qui veulent s'inscrire en micro-entreprise sans se renseigner au préalable. Toutefois je trouve votre article un peu trop pessimiste. J'ai aussi écris quelques articles sur ce statut. En vous lisant je me dis que s'il y à un message à faire passer c'est bien parmi les structures équestres pour les mettre en garde contre certaines de ces pratiques illégales. Au plaisir de vous lire :)
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A
Bonjour, <br /> Je préfère être pessimiste que envoyer des jeunes aux casse pipe et des cavaliers vers des personnes illégalement installées. <br /> Bonne journée.