Filière équestre : déjà les oubliés de la crise coronavirus ! Nos pégases ... et eux alors ?

Publié le par Sophie

liberté ... mais pas que !

liberté ... mais pas que !

Attention article potentiellement .... bombe atomique. 

Le 17 mars je postais sur mon FaceBook personnel, avant de déconnecter d'un réseau pollué par des "moijesaismieux" les mots suivant suite à la polémique sur l'accès ou non des propriétaires à leurs chevaux en pension dans les écuries et centres équestres : 
" Quand je vois le débat sur l'accès ou non des écuries aux propriétaires, car notre fédé n'a pas statué ...
D'une les gens devraient connaitre les aboutissements de toute la filière et les variables ...
** Je connais des écuries où les chevaux sont H24 en boxe, sortis marcheur et proprio quotidien ...
**Je connais des écuries ou les chevaux sont H24 dehors, ne voient jamais leur proprio ...
=> Je connais toutes les variantes entre !
*Je connais des écuries où il y a plus de 20 chevaux de propriétaires ...
*Je connais des écuries où il y a 3 propriétaires ...
=> Je connais toutes les variantes entre !
Alors cesser de critiquer les choix des uns et des autres ! Faites le votre et allez méditer !
"

ok en ce moment la méditation sur la place c'est pas possible ...

ok en ce moment la méditation sur la place c'est pas possible ...

Donc voilà ... depuis nos instances ont tranchés : pas de propriétaires dans les clubs et écuries. 

Alors ... alors ... 

Vous l'aurez compris trancher n'est pas unitairement apprécié et critiquer en ce moment la débâcle générale est soit très tendance ... soit très mal vu. 

J'ai vu et lu sur pas mal de réseaux sociaux et autres articles du net chez mes confrères, des avis variables, justifiés ou non ... 

J'ai mis quelques temps à mettre en place des articles sur mon propre support, pour une raison simple l'organisation de ma famille, humains, plumes, poils, ... nous a pris un peu de temps ... et en plus il fait beau donc je préfère sortir. 

Halte là, je ne sors pas en dehors des règles mises en place, je suis en maison avec 6 Ha ... alors ... je reste chez moi ... mais c'est très grand ! 

Mais je m’interroge, je suis moi même propriétaire et gardienne de plusieurs animaux que j'observe dans leur vie quotidienne où qu'ils soient. 

Je vais donc dans les lignes qui suivent m'exposer à quelques jets de pierres et de tomates pourries je pense, mais pas grave ... ça ne sera pas la première fois sur ce blog que mes publications dérangent. 

 

Home sweet home

Home sweet home

J'ai actuellement trois types de vie d'équins, puisque c'est de cette espèce qui va s'agir, je vous passerais mes réflexions sur chien, chat, lapin et volailles qui font aussi partis de notre famille. 

Avant le confinement : 

Mes équins donc sont "normalement" répartis en 2 groupes : 

  • Groupe 1 :  3 équins chez moi au près.
  • Groupe 2 : deux équins hébergés en centre équestre.

Le 1er groupe : C'est un groupe de trois équins, d'âge varié de 11 à 18 ans, qui vivent ensemble dans des parcelles  foin l'hiver, herbe l'été, eau en bac. Les soins se résument à ce qui est pour moi le strict nécessaire c'est à dire : 

  • visite quotidienne.
  • pansage régulier.
  • maréchal 2 fois par an, en plus de l'entretien régulier par mes soins. 
  • ostéopathe et dentiste une fois par an. 

Ok bon déjà là on est au delà des recommandations actuelles minimales officielles. 

Le second groupe : C'est deux équidés de 10 ans, l'une est une ponette en groupe au près qui travaille 2 à 4 fois par semaine avec mes filles et participe à des compétitions d'EquiFun, l'autre est ma jument de concours qui est en pension boxe/paddock en hiver travaillé 5 fois par semaine uniquement par moi, me voit tous les jours où presque puisque c'est le club où je travaille, c'est souvent moi qui la sort et la rentre du paddock sauf si les horaires tombent durant mes cours, pansage quotidien, etc ... 

Après le confinement : 

Le premier groupe : c'est vu rajouté la ponette habituellement au club que j'ai transporté extrémiste le mardi matin avant confinement... Intégrée dans ce groupe de trois, où deux des autres avaient déjà été au contact avec elle en paddock, elle s'est vu chassée durant 48h, les marques de dents le prouve ... Au bout de trois semaines, cela va mieux, mais c'est quand même pas toujours évident pour elle. 

Le nombre de pansage a augmenté ... La jument a déclenché une piroplasmose, avec intervention du vétérinaire ...  On les déplace sur des 1/2 journée pour les passer à l'herbe sans soucis gastrique ... ils nous attendent gentiment à la porte quand ils nous écoutent arriver, pas de morphisme mais ils semblent bien heureux de nous voir plus ! 

Le second groupe : il n'y a plus qu'une jument ... elle a été mise au paddock à 100% pour des raisons de praticité et de place, à ma demande aussi ... foin et aliments de complément. Et d'après l'état, rien d'autre de nécessaire.

Naturellement j'ai toute confiance en mon patron pour la surveillance, mais cette jument a à la fois un suivi stretching et énergétique que moi seule fait et ses habitudes et il n'est pas possible qu'elle soit travaillée par les deux jeunes de la famille présent sur place. 

 

 

 

Photo envoyé durant le confinement par le centre équestre

Photo envoyé durant le confinement par le centre équestre

Bon donc ... si je dois analyser tout ça ... 
Mes chevaux habitués a "peu" me voir se retrouvent demandeur de contact en moins de 2 semaines ... 

Ma jument habituée aux pansages quotidiens, soins, stretching, travail ... se retrouve avec la visite bi-quotidienne des soigneurs surchargés de travail ... 

Donc au final il faudrait croire que les seules interactions avec les congénères sont importants en plus de la nourriture ... car bon il a quand même était recommandé de mettre les chevaux en groupe durant cette période. 

okkkkeyyyyyyy ! 

ben moi je dis ... pas okey. 

Chemin pavé d'embûches ...

Chemin pavé d'embûches ...

Plus généralement, on est entrain de tenter de nous faire croire que : 

  • des chevaux habitués à être manipulés, chouchoutés, travaillé par des dizaines de personnes par semaine vont se trouver très bien de se retrouver sans contact autre que leurs congénères du jour au lendemain et ce pour plusieurs semaines. 
  • des chevaux habitués à un être humain en particulier, rodé à des protocoles de soins, de travail, de cocooning, ne va pas se trouver perturber ces changements brutaux. 
  • des humains vont pouvoir compenser à 2 ou 3 par structure la venue de 50 à 500 personnes semaines. 
  • des chevaux dans des structures micro-place vont réussir à "bien s'en sortir" avec des heures en boxes et des micro-sorties vite fait pour que tout le monde se dégourdissent les papattes dans le manège ... 

Olaaaaaàààààà ! Je les vois arriver les ayatolas de l'étholoprout : tous dehors, tous en groupe, tous pieds nus !!!!!! Gnagnagna ! 

Vous le voyez arriver le "mais c'est trop méchant de bosser ces pauvres poneys et de monter sur leur dos.... "

Les études sur la vie en groupe des chevaux et les interactions se font majoritairement sur des groupes en semi-liberté, entendez par là que l’interaction avec l'humain est inexistante, ils subsistent à leurs besoins seuls.

Donc bon, ... 


Ben pour moi le bien - être équin c'est ce qui est dans la continuité de son quotidien, le cheval qui vit au près avec ses copains n'a pas les mêmes soucis de bien être que celui qui a un programme commun avec un humain référence ou un groupe d'humains en club.

Et on sait tous le temps d'adaptation nécessaire quand un cheval de sport passe en retraite, souvent il faut de long mois d'adaptation et certains ne durent pas longtemps après, on connait tous des chevaux morts quelques semaines après la mise à la retraite trop brutale. 

Donc bon, ...

Oui oui, principe de précaution tout ça ... tout ça ... 

Peut-être, je dis bien peut-être que si l'état et nos gouverneurs étaient un peu plus au fait de la filière, il y aurait moins de casse, car bon soyons honnêtes les chiffres des souffrances équines se sera jamais publié, on ne saura jamais combien de colique, de torsion, de pétage de plombs auront eu lieu durant cette période. 

Difficile d'estimer le choc mental sur les chevaux, on arrivera déjà pas à estimer celui sur les humains, les souffrances et les violences domestiques sont déjà en augmentation exponentielle ! 

Mais pour cela faut-il minimiser la chose, la taire, sous prétexte de cette grande pandémie catastrophe sanitaire internationale ? 

 

Filière équestre : déjà les oubliés de la crise coronavirus ! Nos pégases ... et eux alors ?

Aller ... le bien être équin ... on en reparlera ! 

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