Impulsion

défi du 02 janvier 2012

IMPULSION

Voilà un mot qu'on entend souvent, qui a lancé un débat sur un forum où je vais ... d'où mon envie de faire partager ici ce qui a été développé, en partie.
Le sujet initial :  "Voila alors j'aurais une petite question a vous posez , j'aimerai savoir comment vous faites pour savoir quand votre cheval est dans l'impulsion ? Y'a t il une sensation particuliere ? je sais bien sur que ma jument va cédé , que le "poid" va allé sur les hanches du cheval etc ... mais je ne parvient pas vraiment a savoir ?" 

La discordance reposait sur deux points principaux : la notion "mise en avant" qui pour certain est fausse : l'impulsion pouvant être "arrière" et le soucis de l'impulsion dans le reculé ... induite du premier problème et qui personnellement me paraissait fausse, puisque pour moi l'impulsion "est" mouvement en avant. La "source arrière main" a aussi fait débat. 

Je met le reflet que de mon point de vue car, ici est mon blog et je ne peux que défendre que ce en quoi je crois, afin d'être juste, je mets le liens pour aller lire la conversation en entier !
http://www.chevalannonce.com/forums-4399038-impulsion

Voilà donc : Mon développement.

La formule de base, celle des manuels est la suivante :

"L'impulsion est le mouvement en avant soumis à la discipline exacte des aides et exploité en vue du résultat à atteindre. Elle résulte d'une disposition de la volonté du cheval, naturelle ou acquise par le dressage ..." Manuel d'équitation ed Lavauzelle.

On trouve aussi dans les ouvrages des grands maîtres :
"L'impulsion se caractérise par l'engagement des postérieurs et l'énergie de leur détente. Elle est donc la conséquence de l'activité des hanche, et son foyer réside dans l'arrière main qui chasse la masse en avant ou, du moins, doit toujours être prête à le faire" Edit du Manuel d'équitation.

Pour ma part, dans le reculé "Légère action des jambes comme pour porter le cheval en avant (autant dire mise en main), mais, au lieu de laisser cette impulsion s'échapper vers l'avant, s'en emparer en résistant de la main et en même temps descente de jambes." (Cl Jousseaume) : le reculé a pour début d'action l'envie de se porter vers l'avant qui est redirigé par le cavalier, à son état naturel le cheval fuit ... il ne recule pas ! 
L'impulsion est un mouvement en avant "récupéré" par le cavalier pour aller vers l'arrière ... ou latéralement, verticalement ...  Donc à mes yeux l'action d'impulsion est bien vers l'avant mais c'est le cavalier qui la canalise et la dirige vers l'arrière, donc l'impulsion ne l'applique pas vers l'arrière mais bien vers l'avant uniquement.

Pour illustré ce qui me bloquait,après réflexion j'ai écrit ceci :
"c'est que pour moi (exemple autre que équestre) si je visualise une "impulsion électrique" je vois forcément une "onde" qui pousse d'un point initial vers l'avant sur la gaine ... j'en arrive à visualiser chez le cheval cette onde qui partirait donc de la masse postérieur par l'action demandeuse jambes/bassin du cavalier ou d'un stimulus naturel (= instinct de fuite) (liaison direct oblique du jarret au dos (schématisation)) et serait "orienté" par l'action du cavalier (bassin/corps/mains) suivant son objectif de travail donc vers l'avant, le haut, latéral ou arrière ... cheval obéissant suivant son éducation et sa discipline qui en découle, ou dans le cas du libre de la volonté propre du cheval à aller en ligne droite ou de côté pour éviter un éventuel danger ou monter en l'air (défense)."

Dans le cadre de nos interrogations, un cavalier dressage plus expérimenté à répondu à mes interrogations par ces termes :

La véritable impulsion c'est de pouvoir penser le mouvement et qu'il s'exécute instantanément. Un cheval peut être arrêté et être dans une très grande impulsion. 

D'où ressort la volonté du cheval ... et l'idée de "source constante de la force d'impulsion"

Puis à ma demande précisions 
Petite mise au point très importante:
L'impulsion est un terme français qui a été traduit en anglais mais qui n'existe pas en équitation allemande. Il s'agit d'une notion propre à la manière française et voici sa définition (manuel d'équitation).

"Désir impérieux du cheval de se porter en avant à la moindre sollicitation de son cavalier."

Désir, il s'agit bien d'une disposition mentale du cheval.
Un cheval peut très bien être dans le mouvement avant de manière énergique sans pour autant être dans l'impulsion, il manifeste alors ce que les allemands appellent du "schuwng"(terme qui n'a pas d'équivalent français et qui signifient une activité importante des jarrets).

Il est certain que c'est par le mouvement en avant que l'on créé l'impulsion mais ce n'est pas nécessairement par des critères comme les traces laissées par les membres que l'on sait si son cheval est dans l'impulsion.

L'impulsion c'est de l'énergie disponible.

Et pour ceux qui veulent un test pour savoir si ils travaillent dans l'impulsion en voici un.
A l'arrêt, les rênes un peu lâches, tout en se grandissant et en gardant la ceinture bien décontractée, serrer les jambes de manière à écraser une mouche et pas plus; votre cheval doit se porter franchement et instantanément dans un bon pas voir au trot (pour les plus hardis le galop est envisageable).

Il est intéressant de constater comme un simple mot, peut faire défiler les pages et les écrits !

Je citerais d'autres dévelloppements, un point remarquable que j'ai relevé dans ma recherche sur le sujet : 
Dans le chapitre II  "du cheval" : "calme, en avant et droit" (Général L'Hotte) : "Par "en avant, L'Hotte schématise l'impulsion et la façon dont elle se manifeste." Puis "L'impulsion est sans contredit, la condition essentielle sur laquelle l'unanimité la plus absolue règne, quels que soient les écoles et les écuyers et "la franchise en est le premier témoignage" dit L'Hotte. On insistera jamais trop sur la nécessité absolue de l'impulsion." "Pratique de l'équitation d'après les maîtres français par Etienne Saurel Flamarion. 

Gle L'Hotte

Le chapitre est long, il est aussi développé :
" [...] si le cheval se retient, ne serait-ce qu'un instant et tan que les hanches "ce foyer de forces impulsives" (L'Hotte) ne seront pas suffisamment "diligentes" (La Guérinière)"  : les hanches et l'arrière main comme source, j'aime beaucoup cette notion de "force impulsive", qui implique le côté physiologique du mouvement induit : la masse musculaire du cheval et donc son importance.
"c'est donc, au premier chef, de la "diligence" des hanches que le cavalier, qui recherche l'impulsion, doit se préoccuper. Cette disposition des hanches est également indispensable dans le recherche du cheval "droit" : afin de préparer le point suivant du travail "DROIT", le travail et la disponibilité des hanches comme base de tout : souplesse, élasticité, ...
"l'arrière main est donc, on le voit, à la fois le siège des plus puissant ressorts musculaires dont dispose le cheval et, par voie de conséquence, celui des résistances les plus nombreuses et les plus agissantes qu'il puisse opposer à son cavalier (bien qu'elles se traduisent souvent par des contractions de la mâchoire ou de la nuque)." : conforte mon idée que le travail de tout cheval commence par une arrière main souple, puissante et disponible, la base de l'impulsion et de la propulsion ... du travail de dressage.
"La vitesse n'est donc qu'une expression de l'impulsion ; elle ne doit pas, pour autant, être confondue avec elle ; mais "les conséquences d'un manque d'impulsion s'étendent à toutes les actions du cheval ... et à tous ses moyens de conduite ... en un mot : "plus d'impulsion, plus de cheval". (L'Hotte)" :  Si la notion de mouvement en avant est incontestée, elle n'est pas à confondre avec vitesse, souvent recherche de vitesse est juste signe précipitation et non travail soigné et juste.

Voilà c'est uniquement ma façon de voir je reste de l'avis du sens de cette définition présente dans tous les manuels officiels. 

"C'est à l'aide de cette force d'impulsion bien graduée qu'on arrivera à faire prendre toutes les positions possibles, et avec ces positions que le cheval prendra les directions ... Elle le rendra précis et régulier dans ses mouvements (Baucher)".