Réflexions équestres d'une monitrice : de l'accueil de l'humain non initié (Partie 3)

Publié le par Arazzi

1. L’enfant.

C’est dans cette tranche d’âge que se joue l’avenir du cavalier. L’enfant a le bagage nécessaire à la compréhension de la relation au cheval/poney, il est essentiel de ne pas couper son élan, sa motivation à l’apprentissage par des clivages ordonnés par les institutions.

Avec un langage simple mais correct, l’enseignant se doit de respecter les sens du cavalier et de développer ses compétences afin de les orienter vers une pratique équestre de respect et par la suite de recherche d’harmonie et de légèreté.

L’enfant de 6 ans est tout à fait capable, pour peu qu’on lui en laisse l’opportunité, d’exprimer son sentiment à cheval : « mon poney tire », « j’ai peur dans les virages car je sens que je vais tomber », … Ces petites phrases sont l’extériorisation des sens et il est du devoir de l’enseignant de ne pas les fausser ou les nier : « ton poney à 4 pattes il ne peut pas tomber ! », « fait ce que je te dis, arrête de râler », … etc.

C’est à cette période qu’il est important d’initier dès le début l’enfant au ressenti à cheval. C’est souvent avec l’image du cavalier qui galope libre les bras et cheveux au vent que l’enfant vient chercher les renseignements dans le poney-club, et c’est bien l’harmonie derrière cette image et la liberté que quasi tous les personnes franchissant les portes de la structures viennent chercher.

A l’heure actuelle, les programmes tendent à museler les sens des cavaliers, lui inculquant non la recherche de ces sentiments, mais bien une mécanisation d’une pratique.

Encore une fois le côté financier, peut s’avérer être en opposition avec la volonté d’apprentissage de l’enseignant. Mais il serait bon de revoir ces notions, afin de prendre en compte non le nombre lambda des clients, mais la pérennité de leur pratique.

  • Accueil en cours de septembre à juin :

Il est important de refaire l’accueil des enfants en fonction des objectifs des apprentissages liés à l’équitation de tradition française.

Mise en place claire d’un fonctionnement avec les familles : type chartre du respect de tous : poney, enfant, moniteur, équipe du centre, … Cela pourrait se faire via une réunion d’entrée expliquant le fonctionnement de la structure, la présentation du cheptel, de l’équipe complète (écurie et enseignement), chacun étant dès lors informé des implications de chacun et de leurs rôles, le tout se finissant sur un pot de l’amitié convivial.

Cours équestre d’une heure, obligatoirement précédé et suivi d’un temps autour du poney, nombre d’enfant n’excédant pas 8 enfants, de niveau et âge homogène (je suis fondamentalement anti-cours-poubelle), cela facilitant la compréhension et l’expression de tous. Le besoin de l’implication des élèves les plus confirmé dans l’encadrement entre les cours est nécessaire, si l’enseignant enchaîne les cours. Ces cours sont rythmique : 1 par semaine, la présence des jours de cours lors des vacances scolaires est variable selon les structures et les organisations des stages.

Le contenu des cours sera laissé libre aux souhaits de l’enseignant, y compris pour ce qui est des pratiques et disciplines. Leur répartition sera non figée et basé sur l’évolution du groupe.

L’idée d’un suivi écrit des contenus et des impressions de chacun est à étudier.

  • Les stages :

La participation aux stages sera encouragée mais non obligatoire.

Ils permettent d’initier les enfants à la vie quotidienne du centre équestre, de son fonctionnement, de la vie des poneys, des soins à leur apporter, ils ne doivent pas se baser sur une volonté d’examen mais bien sur un acquis d’expérience des enfants servant de base à leur évolution dans les pratiques équestres.

A cet âge la curiosité est la meilleure source d’apprentissage, elle se doit d’être encouragée et entretenu par l’équipe encadrante.

  • Contenu des cours :

Il sera laissé libre à l’appréciation de l’enseignant : un poney par enfant, voltige, travail à pied, …

L’enseignant devra dès le début initier les enfants à l’écoute et au respect du poney :

  • par la mise en place avant le cours monté : de l’importance du pansage, mise en place du matériel, …
  • par l’explication des règles : de sécurité, d’abord, de communication, …
  • par des ateliers montés mettant en avant les notions de recherche d’équilibre sur le poney, de sensation du mouvement (yeux fermé, compté les pas, …).
  • par le respect de la position : placer l’enfant correctement, exercice de position de bassin et de son fonctionnement, ne pas laisser les « défauts » s’installer (bras tendu, jambes en avant, l’importance du regard et de l’orientation du buste, …) Pour cela la mise en place de séances de voltige, y compris en cours de semaine est nécessaire. Ce temps peut permettre aux autres enfants de visualiser : la position de leur copain, les allures du poney, …
  • par une structuration des reprises : s’équilibrer en ligne et en courbe, au pas et au trot avant de galoper, s’équilibrer aux trois allures AVANT de sauter, rechercher une harmonie dans la simplicité avant de compliquer, ne pas franchir les étapes sans que les précédentes soient acquises. L’intégrité de l’enseignant devant prévaloir sur le suivi des « galops fédéraux ».
  • Par la mise en place après le cours monté : de l’importance du pansage, du rangement du matériel après l’avoir nettoyé, …

En plus de ceux des jeunes enfants, il sera mis en place :

  • Côté cavalerie :
  • Elle sera hormis la taille, sensiblement la même que celle des jeunes enfants.
  • Le matériel sera du même type, avec quelques selles classiques pour les plus grands, afin d’éviter le « blocage » induit par les bardettes.
  • Côté enfants :

L’enfant devra :

  • Arriver en avance pour participer à la préparation.
  • Etre équipé de façon adapté : boots, bottes ou chaussures à talon et fermé, avoir des habits adaptés à la pratique du poney.
  • Le port du casque est obligatoire.
  • Respecter la charte mis en place et expliqué lors de la réunion de rencontre.
  • Côté enseignant :

Par sa formation initiale et continue l’enseignant s’efforcera :

  • De respecter les principes de l’équitation de tradition française dans son enseignement en favorisant l’apprentissage dans le respect du cheval mais aussi dans celui de l’enfant. Toutes les actions violentes, verbales comme physique, seront bannis.
  • De maintenir le niveau de sa cavalerie par le travail régulier à pieds par lui-même ou en profitant des cavaliers plus expérimentés pour garder en état et en forme les poneys sur lesquels il ne peut monter. Cela est d’autant plus important que ce travail puisse être confié aux cavaliers volontairement impliqué dans la vie du club, de façon à parfaire leur apprentissage tout en leur faisant bénéficier de cours supplémentaires gratuit.
  • Il s’adaptera à l’évolution du groupe ne négligeant aucun cavalier, s’efforçant de distribuer les montures en fonction des besoins d‘apprentissage des enfants.
  • Afin de favoriser les apprentissages, la bardette sera rapidement abandonnée au profit de la selle classique.
  • Il continuera à se former lui-même, via les livres et les stages pratiques.
  • Côté site et accueil :

En plus des obligations précédente dans la partie « Jeunes enfants » :

  • Un espace lecture : avec à disposition des ouvrages, planches, journaux, … en adéquation avec l’équitation de tradition française et compréhensibles par les enfants. Sélectionné par le moniteur et régulièrement mis à jour.
Enfant de 7 ans

Enfant de 7 ans

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