Réflexion équestre : bien-être équin, la nouvelle mode ?

Publié le par Arazzi

Réflexion équestre : bien-être équin, la nouvelle mode ?

"Bien-être", en voilà un mot que l'on voit apparaître de plus en plus dans la "cause animale", et le cheval n'est pas absent du débat. 

La "cause animale" comme l'appelle certains ... et la "cause humaine" on en parle quand ?? 

Il va s'en dire que les annonces de décrets sur les animaux ces derniers mois ont fait couler de l'encre et taper des articles. 

Après la mode "équitation éthologique", dont le terme scientifique de base a été détourné, on peut se demander ce que va être le prochain cheval de bataille de tous ces "bien pensant" qui annoncent le "bien-être" comme sujet de conférence, colloque ou autre débat. 

L'éthologie, une science commercialement détournée ....

Comme je l'annonce souvent, non je ne fais pas d'équitation éthologique ... d'abord j'ai jamais aimé le mot ... je trouve que ça ne s'applique pas à une discipline, mais une réflexion éthologique sur le fonctionnement de notre pratique équestre quelle quelle soit serait une bonne chose à plusieurs niveaux ! 

Le matériel de cette "discipline" m'a toujours paru curieux ... la corde est assez agressive, sans parler des noeuds dans les yeux, d'une désensibilisation souvent à outrance ... 
Bref, je respecte ceux qui pratiquent ça mais pas pour moi, merci bien. 

Les discours allant avec ces pratiques étaient déjà tournées vers un respect du cheval, de son état naturel, ....Il faut croire que cela n'a pas convainque tout le monde vue la nouvelle vague "bien-être". 

Bien-être animal, cause du xxi ... ?

On ne peut surfer sur le net, sans voir x nombre de vidéo d'animaux maltraités, ... On ne peut éviter les "sans viande" ... 

Alors je suis ni pour ni contre, vous aller noter que ça me ressemble peu de ne pas avoir un avis tranché ... mais je m'explique : 

Historiquement parlant, sans l'élevage des animaux, un nombre de races incalculable et donc une diversité génétique par espèce, aurait disparu. 

Il ne faut pas croire que les gouvernements vont payer des gens à élever des vaches ou des cochons de compagnie pour faire joli dans les prairies ! On a déjà du mal avec nos chevaux de sport qui ne sont pas pour la consommation humaine, alors d'autres races qui n'apporterais aucun revenu ... c'est clairement pas gagné. 

Alors soit arrêtons la viande, mais dans ce cas, qui fera l'entretien de nos pairies ? Qui paiera pour le maintien génétique des espèces .... 

Après je suis d'accord pour dire que les conditions d'élevages et d'abattage sont vraiment ignoble à certains endroit et là il y a du travail à faire ! 

La mort n'est jamais joyeuse, mais il faut pas non plus que ça devienne une source de douleur qui peut être évitée. 

C'est dans ce cadre là que je rejoins la "cause", la souffrance n'est pas nécessaire, tout être vivant peut mourir avec un minimum de dignité sans abuser ... 

Je n'aime pas non plus que par ce qu'un animal n'a pas les capacités de ce pourquoi l'homme la fait naître, il finisse en lasagne (désolée, c'était facile ...) ... Bref, quand on élève un animal pour la boucherie, je conçois qu'il y finisse, j'ai beaucoup plus de mal avec ceux qui ne sont pas nés dans ce but. Après on décide d'en manger ou pas ... ou de choisir la filière dans laquelle on achète le produit, mais c'est un autre débat. 

Bien-être équin ... où va-t-on ?

Conférences, colloque, ... c'est le mot de l'année ! 

Je me souviens d'une discussion sur ma jument, montée avec un mors et 4 fers aux pieds, qui a abouti par un "c'est qu'elle ne doit pas être faite pour vivre chez toi si tu dois lui imposer tout ça ..." AU SECOURS ! Quand on connait un peu le parcours de ma jument, on évite ce genre de conclusion ... à moins de vouloir me fâcher fort ! 

Bref ... je n'ai rien contre les religions, les végans, les viandards, ou autre pratique .... du moment que les gens font un choix personnel et reste ouvert d'esprit et respectueux des autres mais je n'aime pas les extrémistes ! 

Alors, j'ai un peu peur : que va être cette nouvelle vague, à la mode, de vision du cheval "bien-être" ? 

J'ai presque envie de croire que ça va être le retour de la connaissance physiologique et mentale du cheval qui va permettre une ouverture d'esprit et une évolution des pratiques de travail ... ouaip ... je rêve peut-être mais bon ... 

Il faudrait déjà que les manuels d'apprentissages des cavaliers remettent le cheval au centre et non la politique commerciale d'une équitation kleenex de masse ... Oui ... là je rêve complètement ! 

Bref, avant de parler de bien-être équin, il faudrait déjà parler "cheval" dans notre filière ... 

Aller je vais garder espoir que ces donneurs de leçon soient bien renseignés et ne tentent pas de donner un avis positif scientifique pour appuyer des pratiques d'inconfort du cheval. 

Le dernier exemple en tête n'est malheureusement pas très positif, je vous renvois à mon résumé des Rencontres d'Equitation de Tradition Française ... où l'on a essayé de nous faire croire qu'un cheval enfermé en boxe, sorti 1 mois par an au près seulement ... travaillant 3h par jours en moyenne est dans le bien-être ... 

La science et les connaissances pour aider aux pratiques

Il faut dire que pour ceux qui sortent des sentiers officiels, on peut retrouver des personnes ayant les compétences pour aider à évoluer en accord avec les respect du cheval. 

Les professionnels du secteur équins sont parfois des charlatans mais aussi parfois des magiciens, des perles, qui débloquent dans leur domaine de compétence les soucis rencontrés et identifiés avec nos partenaires équins, sans que nous ayons eu les compétences pour trouver nous même les solutions ! 

Les enseignants ayant des connaissances physiologiques, physiques et mentales du cheval : 

Il reste encore quelques personnes de cette trempe, et même quelques jeunes qui continuent à se former pour mettre la connaissance du cheval en avant dans leur enseignement et savent mettre des pratiques techniques en liaison avec des connaissances biologiques, mécaniques et fonctionnelles du cheval. Rendre le cavalier acteur de ses connaissances et de sa pratique équestre afin qu'il devienne critique et autonome. 

Il faut parfois chercher un peu ... mais il reste quelques personnes dont les connaissances ne demandent qu'à être transmises. 

J'ai quelques noms à donner en privé, si vous voulez, ou alors vous chercher dans mes articles, j'en ai rencontrés, puis je reste aussi à votre disposition. 

Les métiers de la santé du cheval : 

Si les vétérinaires sont dans l'ensemble peu formés, sauf spécialisation, dans le cheval, il est donc pas évident de se référer à eux pour autre chose que les urgences, ou vaccins ... 

Par contre des spécialisations dans les méthodes alternatives permettent d'identifier des sources de problèmes et d'acquérir les solutions pour continuer à évoluer : ostéopathe, praticien shiatsu, massage, algothérapie, .... 

Ces professionnels, dont le bouche à oreille reste le meilleur moyen pour les identifier, sont des soutiens indispensables pour évoluer avec son compagnon équin dans des conditions de confort physique optimum. 

Si en plus vous pouvez travailler avec un enseignant qui les connait et qui va relier tout ça, c'est le top ! 

Les métiers du matériel équin : 

Rare sont ceux qui pratiquent sans aucun matériel, ce dernier à donc une importance capitale, car il est la liaison entre le cavalier et le cheval ! 

Loin de mois l'idée, de valoriser le blingbling, paillettes et strass ... ce n'est pas le sujet, par contre il y a des conceptions dont la qualité est essentielle à une pratique respectueuse, n'engendrant ni mal-être, ni douleur, ni blessure. 

Le métier principal de cette branche à rencontrer est le saddle-fiter, il étudie la morphologie de votre cheval et vous oriente vers un équipement (selle et briderie) le plus adapté à votre pratique. 

Vous avez aussi quelques concepteurs tel de Veredus ou Back On Track, qui développent des produits de confort spécifiques, qui sont des soutiens de valeur dans plusieurs cas. 

La connaissance pour tous ... la solution ultime ? 

A l'heure ou les tares et les aplombs des chevaux disparaissent des manuels, on se demandent si l'équitation moderne fédérale à bien envie de voir des piétons devenir homme de cheval ? 

Il faut maintenant sortir des sentiers officiels pour trouver les informations sur les chevaux et voir sa pratique ajustée à ses envies de savoirs équestres. 

S'il reste quand même quelques structures ayant pignon sur rue qui enseignent encore un peu de théorie, durant les cours ou les stages, il n'est pas rare de voir débarquer des cavaliers avec plusieurs années d'expériences, n'ayant aucune connaissance technique du cheval lui même ... 

La formation initiale du cavalier puis de l'enseignant ne tend pas à développer le savoir et les connaissances théoriques sur le cheval, il suffit de voir les programmes des galops pour s'en rendre immédiatement compte ... 

Loin de valoriser l'observation du cheval, de son état comportemental et de sa morphologie, les pratiques modernes orientent vers une mécanisation des pratiques et l'utilisation d'un cheval "outil" que l'on jette une fois qu'il ne fonctionne plus comme on le souhaite, sans remettre en cause sa pratique et la hauteur de ses savoirs. 

Le piéton, devenu utilisateur d'un outil, se lasse rapidement, ne retrouvant pas l'imaginaire sensation de liberté et de nature qu'il pensait trouver, il se réorientera donc vers d'autres pratiques, temps de vie d'un cavalier : 3 ans ... si peu alors qu'une vie entière ne suffit pas à ceux qui pratiquent l'art équestre ! 

Dans ce cadre là, comment peut-on espérer que le cheval devienne le centre initial du savoir de la filière ? 

Ces pratiques, où la question "bien-être" réaliste et non la restrictive à justifier des pratiques non adaptés au cheval vont rester alternative ... aux quelles seul quelques initiés, ou têtus, auront accès ... et malheureusement trop peu de chevaux en seront les bénéficiaires. 

A quand une prise de conscience collective ?? Et une réelle réforme des transmissions des savoirs équestres. 

 

 

 

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